Réponse de Dominique Ellul

Publié le par Jean Coulardeau

Réponse de Dominique Ellul au courrier de M. Canat

Le 5/10/07

Chers amis de La Décroissance,
 

            Je découvre votre journal que je ne connaissais pas — quelle lacune ! — avec jubilation grâce à votre ami Jean Coulardeau durement attaqué dans vos lignes au sujet de son livre “L'ordinateur, dernière Tour de Babel”, par un certain Monsieur Canat qui visiblement a un problème avec sa libido.
 

            Voici ma réponse à ce Monsieur et à votre journal par la même occasion: Le combat écologique peut-il s’encombrer d’un débat sur l’homosexualité et un journal tel que La Décroissance n’a-t-il pas à gagner en crédibilité en gardant la neutralité sur un tel sujet. Le thème de l’homosexualité dont M Canat fait tout un plat ne reflète évidemment pas le contenu du livre et alors que Jean Coulardeau parle d’un effet de mode, Monsieur Canat en fait un affront personnel. Je dirais : c'est son problème et votre journal qui remercie ce Monsieur pour sa vigilance risque de se retrouver bientôt sur le divan du psychanalyste, ce serait bien dommage !
 

            Quant au style de Jean Coulardeau que M. Canat attaque sans retenue c’est précisément d’après moi l’un des points forts du livre. J’en déduis que nous n’avons pas dû suivre les mêmes cours de littérature. Il est vrai qu’ayant enseigné cette matière à une époque où M Canat devait commencer à faire des pâtés de sable, nous n’avons pas dû puiser aux mêmes sources !

Enfin, puisque Monsieur vous vous permettez de me juger si sévèrement, genre “petite écervelée qui s’esbaudit pour moins que rien” je vous répondrais qu’il vaut mieux être dithyrambique pour de bonnes raisons que calomniateur pour de mauvaises. Le tableau que vous dressez de Jean Coulardeau est tout simplement ridicule.

Bien à vous

Dominique Ellul

P.S.: Pour mon intronisation dans le “club”, cela me ferait évidemment plaisir que vous passiez mon message au courrier des lecteurs. Merci

Publié dans tourdebabel

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S
M. Coulardeau, Melle Ellul, M. Canat, La Décroissance,BonjourJ'avais suivi ce débat dans le journal La Décroissance. N'étant pas professeur de littérature et n'ayant de toutes façons pas lu le livre en question à mon grand regret je ne me permettrai pas de donner un avis sur ses qualités littéraires, ce qui me paraît d'ailleurs avoir peu d'importance. Je tiens néanmoins à exprimer mon étonnement et mon incompréhension à propos des réponses qui ont été faites au sujet de l'homosexualité.Tout d'abord, j'aimerais demander à M. Coulardeau s'il veut bien expliquer ce qu'il entend par "je n’entre pas dans la pensée unique de l’adulation de l’homosexualité. Je ne suis pas un suiveur de mode." Je l'invite à éclaircir son propos : tout d'abord à qui s'adresse précisément cette diatribe ? N'y a-t-il pas dans ces paroles une forme de généralisation voire de simplisme ?Les paroles de Melle Ellul me laissent plus encore sur ma faim : "Le combat écologique peut-il s’encombrer d’un débat sur l’homosexualité et un journal tel que La Décroissance n’a-t-il pas à gagner en crédibilité en gardant la neutralité sur un tel sujet."Une fois encore, voudriez-vous éclaircir vos propos ? Que signifie pour vous "débat sur l'homosexualité" : attendez-vous un "pour" ou "contre" ? Ou pouvez-vous donner quelques grandes lignes qui selon vous méritent débat ? Pourquoi un débat sur l'homosexualité serait-il "encombrant" ? N'a-t-il pas autant sa place dans le combat écologique que le droit des femmes, des minorités raciales, religieuses ? Ou ceux-ci sont-ils également encombrants ? Les homosexuels sont-ils d'emblée exclus de votre combat écologique ? Ou pensez-vous simplement que la question ne se pose pas ? Enfin, pourquoi la prise de position de la Décroissance en faveur des droits des homosexuels serait-elle décrédibilisante ? Un mouvement qui se veut politique peut-il rester neutre sur un tel sujet ? Autant de questions, qui, il me semble, sont soulevées par vos propos et mériteraient quelques réponses de façon à ce qu'il n'y ait pas de malentendu.Quant à la qualification de l'homosexualité supposée de M. Canat de "problème avec sa libido", j'aimerais ne pas y voir une nuance de mépris. Vous vous êtes sentie insultée, peut-être à raison étant donné l'emportement de M. Canat, qui s'était lui-même senti insulté, sans doute à raison également. Quoi qu'il en soit, il est amusant de voir à quel point vos réactions à tous sont disproportionnées et agressives. Quelqu'un parmi vous aurait-il la sagesse de donner un exemple positif ?Il me semble que le point qui poserait un problème majeur à tout homosexuel dans vos propos est l'idée que vous puissiez prétendre que l'homosexualité soit un choix, et puisse ne pas être respectable. Est-ce le cas ? Je terminerai en disant qu'au sein du mouvement pour la Décroissance, comme dans toute population, il y a un certain nombre d'homosexuels. Vous les cotoyez tous les jours, sans doute sans vous en apercevoir, auquel cas il est probable que vous tiendriez des propos plus mesurés. En tant que l'un d'eux, je tiens à témoigner qu'on peut être homosexuel et objecteur de croissance, même si au sein d'une communauté comme de l'autre, il soit parfois difficile d'être soi. Je n'y vois pourtant aucune incompatibilité, du strict point de vue de ma cohérence individuelle. Cette situation soulève donc des questions, sur l'homosexualité, ses représentations, sa culture, sa médiatisation, sa réalité, sa perception par la société, ses liens avec l'économie de marché, mais aussi des questions essentielles sur les mouvements de pensée gravitant autour de la décroissance, concernant la sexualité, la religion, les droits des minorités, la conception de la famille, les droits humains en général. Actuellement, il me semble qu'une réflexion approfondie fait défaut, elle n'est certainement pas prioritaire pour M. Coulardeau et encore moins pour Melle Ellul, comme je crois le comprendre. Je ne trouve pas cela particulièrement blâmable. Cependant cette réflexion et les prises de position qui en découlent sont urgentes, pour moi et un certain nombre d'autres. J'espère que ce témoignage incitera les personnes, même non-directement concernées, à ne pas mépriser ces questions, au minimum à modérer leurs propos, au mieux à s'informer sérieusement de la réalité des choses.Cordialement,Simon Popy
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